ISOLATION : Les isolants biosourcés

Définition « isolant biosourcé » :

Le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) définit un isolant biosourcé comme un matériau dont une partie des matières premières est issue de la biomasse végétale et / ou animale. Les fibres de bois (hors bois d’œuvre) et les matières recyclées sont comprises dans la catégorie des isolants biosourcés.

Le marché des isolants biosourcés :

Depuis 5 ans le marché des isolants biosourcés connait une croissance exponentielle. Entre 2016 et 2020, plus de 130 millions de m² de produits isolants biosourcés ont été mis en œuvre. 27 millions de m² on était mis en œuvre uniquement en 2020 soit une hausse de +87%. Les isolants biosourcés représentaient déjà 10% du marché de l’isolation en 2020. Les objectifs affichés par les industriels sont de doubler la part des isolants biosourcés dans les 5 années à venir, notamment grâce à la RE2020.

Chiffre provenant de L’Association des Industriels de la Construction Biosourcée (AICB).

Voici une liste non exhaustive de matériaux utilisés pour réaliser des isolants biosourcés :

  • Balle de riz
  • Béton de chanvre
  • Bois
  • Chanvre et autres fibres
  • Coton
  • Coton recyclé
  • Fibre de bois
  • Laine de bois
  • Laine de mouton
  • Liège
  • Lin
  • Ouate de carton
  • Ouate de cellulose
  • Paille de blé
  • Paille de riz
  • Textile recyclé

A savoir, les isolants biosourcés ne sont pas utilisés purs, mais en combinaison avec un ou plusieurs autres matériaux. Le but est de leurs conférer les propriétés nécessaires à leurs utilisations.

 Voici une liste non exhaustive des domaines applicatifs pour les isolants biosourcés :

  • Charpente
  • Cloison
  • Gros œuvre
  • Isolant rigide
  • Isolant semi-rigide
  • ITE
  • ITI
  • Mur
  • Ossature
  • Plancher
  • Préfabrication
  • Second œuvre
  • Sol

Quels sont les avantages des isolants biosourcés par rapport aux isolants conventionnels ? :

Les matériaux biosourcés comportent de nombreux intérêts, d’ordre technique, environnemental, économique et social.

Techniques : Il est important de rappeler le niveau élevé des performances thermiques en été comme en hiver. On peut également souligner la performance hygrothermique spécifique aux matériaux biosourcé, sans oublier les performances acoustiques.

Environnementales : Les isolants biosourcés sont produits à partir de matière première renouvelable ou recyclée, ils stockent du CO2 et sont produits grâce à des process faiblement émetteurs de gaz à effet de serre.

Économies et sociale : Les produits biosourcés sont issus de filières permettant de créer de la valeur ajoutée, aussi bien économique que sociale sur le territoire national.

Les matériaux biosourcés coûtent-ils plus cher ?

Ce n’est pas possible de donner une réponse générale sur la question du coût des isolants biosourcés. La diversité de produit est tel qu’il faudrait commencer par comparer des produits ou systèmes constructifs à performance équivalente, or, cela est très complexe.

Exemple : Lorsque l’on compare le prix d’un isolant biosourcé au prix d’un isolant conventionnel. On compare des produits ayant des fonctions différentes. L’isolant conventionnel assure une seule fonction : le confort d’hiver alors que l’autre, l’isolant biosourcé assure deux fonctions : le confort d’hiver et le confort d’été.

Il est également important de connaitre la part du coût du produit sur le coût total du bâtiment.

Les isolants biosourcés : Fabrication et logistique 

Du fait que leurs chaines logistiques sont plus courtes, les matériaux biosourcés sont moins sensibles aux ruptures de chaine logistique.

En effet, l’approvisionnement des matières premières a lieu en majorité à proximité des sites de transformations et de fabrications des produits. De ce fait, cela les rend moins sensibles et plus résistants aux ruptures de chaine logistique en comparaison aux matériaux conventionnels.

Les isolants biosourcés : Une réponse logique

Afin de répondre à une augmentation exponentielle de la demande en matériaux biosourcés dans la construction, la filière du biosourcés à dû s’adapter et augmenter progressivement ses capacités de production.

Les derniers mois ont mis la lumière sur la capacité limitée de production de certains isolants biosourcés, pour certains produits les délais d’approvisionnement ont été temporairement allongés.

Afin d’y répondre, les industriels de l’AICB ont prévu de doubler leurs capacités de production d’ici 2025 à savoir atteindre 60 millions de m² par an. Ainsi de nombreux projets d’installations de nouvelles unités de production sont prévus dans les prochains mois / années par les industriels.

Les industriels ont également validé techniquement leurs produits, afin de les rendre assurables. De nombreux investissements sont également réalisés dans des filières parallèles (préfabrication de murs en béton de chanvre, murs ossature bois isolés en paille, etc.).

Pour l’ensemble de ces raisons, les isolants biosourcés sont une réponse logique et concrète à l’enjeu de l’épuisement des ressources dans la construction et le bâtiment.

Les isolants biosourcés  sont-ils éligibles au dispositif CEE ?

Oui, les isolants biosourcés disposent des caractéristiques nécessaires afin d’être éligibles aux dispositifs des certificats d’énergie (CEE) mis en place par l’état.

Les CEE permettent de financer des travaux d’isolation, des planchers, murs, combles et toiture. Les exigences sont précisées dans les fiches d’opération BAR EN 101, 102 et 103 éditées par le Ministère.

Les matériaux biosourcés permettent-ils de répondre à la future règlementation environnementale (RE2020) ?

Performance énergétique : Certains isolants biosourcés ont des caractéristiques qui permettent d’atteindre les exigences en termes de confort d’été et confort d’hiver.

Performance environnementale : Les produits biosourcés stockent du carbone et émettent peu de gaz à effet de serre. Ce qui leur permet d’atteindre les niveaux requit sur les indicateurs émissions de gaz à effet de serre du bâtiment et stockage carbone.

À savoir, les produits biosourcés disposent de FDES (Fiche de déclaration environnementale et sanitaire) ou de configurateurs afin d’évaluer leurs impacts environnementaux.

Ces éléments nous permettent de confirmer que les matériaux biosourcés pourront répondre à la future RE2020.